Chaque fois, tu me ressers la même histoire, tu cours après les poètes mais tu travailles à l’installation de bases navales, de rampes de lancement censées assurer la sécurité du capitalisme chinois, et rien n’est moins poétique que ça.
Courir après les ombres. J’ai parfois le sentiment de passer une partie de ma vie à ça. Alors, il était somme toute logique que ce roman m’attire, d’autant que j’avais très envie de découvrir enfin l’écriture de Sigolène Vinson, dont j’ai entendu tant de bien.
Paul Deville est économiste, comme son père. A l’origine, il voulait créer un système économique et fonder un nouvel ordre mondial, qui donnerait leur place aux biens immatériels. Aujourd’hui, il aide la Chine à asseoir son pouvoir afin de saper le capitalisme occidental, quitte à piller les ressources de ceux qui n’ont plus rien.
Ce roman, c’est la lutte de la poésie contre le réel dans la conscience d’un personnage qui ne sait pas bien où il va et qui cherche désespérément à prouver que jamais Rimbaud n’a cessé d’écrire, que jamais en lui le commerçant n’a tué le poète. Chercheur de trésors qui n’ont peut-être jamais existé, Paul croit lutter contre la perte de ses idéaux, répond à l’appel du large et de l’aventure, croit-il, en embarquant sur la mer qu’il sillonne en cargo, mais chez lui le pirate, le mauvais pirate, a remplacé le marin. Son monde est déjà déserté par le rêve et la poésie, et il ne s’accroche qu’à des ombres : il vend son âme au diable, et on se demande à quel point il croit sincèrement bien faire en aidant la Chine à enfiler son « collier de perles ». Autour de lui, les destins se croisent, se percutent, se manquent : Harg, Mariam, Louise, Cush, les pirates somaliens et les migrants, les pêcheurs et les nomades, tous tentent de sauver ce qui peut encore l’être, de se révolter contre l’inéluctable, de garder leur dignité.
Un roman tissé de métaphores, et qui ne manque pas de moments de grâce, mais auquel je n’ai jamais complètement adhéré : le début m’a passablement ennuyée, la suite a réussi à m’emporter mais pas totalement à cause de ce personnage, Paul, pour lequel je n’ai jamais réussi à ressentir la moindre sympathie et que je n’ai tout simplement jamais compris, sa vision du monde, ses choix m’échappant sans cesse.
Pas une déception, je vous encourage à le lire malgré mes réserves !
Lu également par Le Petit carré jaune
Courir après les ombres
Sigolène VINSON
Plon, 2015
17/18
By Hérisson
Ah bah mince, le pitch me plaisait bien !
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Non mais je ne veux décourager personne ! C’est un roman qu’ont adoré beaucoup de gens !
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Je suis mitigé également. J’ai préféré le Caillou, sorti au printemps, bien plus poétique.
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Peut-être que ça me plairait plus, oui…
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J’ai beaucoup aimé Le caillou… Celui là m’attire moins bizarrement…
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Je n’ai pas lu le caillou… on verra !
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Pas une déception pour moi non plus mais je rejoints tes bémols et j’ai largement préféré le caillou.
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Décidément, je crois que je finirai par me pencher sur le caillou alors…
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Ah merci, j’attendais un avis. Je passe alors.
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D’autres avis sont beaucoup plus positifs que le mien…
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