Uneasy lies the head that wears a crown (Shakespeare, Henry IV part II)
Comme le 11 septembre 2011 et le 07 janvier 2015, je me souviendrai toujours du dimanche 31 août 1997 et de ceux qui ont suivi. Les images affluent : celles de la foule en larmes, celles d’une mer de fleurs, celles du Prince Charles regardant avec ses fils les petits mots laissés par les gens. Surtout, celles de deux petits garçons suivant le corbillard de leur maman, et cette petite enveloppe sur le cercueil, dans un panier de fleurs, avec ce mot : « mummy ». Rien qu’à l’écrire, j’ai les larmes aux yeux. Je savais donc ce film, centré sur les événements, à haut potentiel lacrymogène, et je m’en méfiais donc beaucoup. Mais comme c’est le mois anglais, je suis sortie de ma zone de confort.
Trois mois seulement après son accession au poste de Premier ministre, Tony Blair doit faire face à une crise d’une ampleur telle qu’elle pourrait faire vaciller la monarchie : le dimanche 31 août 1997, la princesse Diana meurt des suites d’un accident de voiture survenu sous le pont de l’Alma à Paris, drame qui plonge la planète dans la stupeur et provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent. Mais la Reine, en vacances au château de Balmoral, loupe le coche de l’histoire, et ne mesure pas l’ampleur du traumatisme.
Le film est admirable. Mélangeant des images d’archive très fortes à la reconstitution des événements, il parvient, grâce notamment aux acteurs qui sont impeccables à nous faire pénétrer dans les coulisses du pouvoir. Car c’est bien de cela dont il s’agit ici : de pouvoir, et de son exercice. Et, surtout, du rôle de la Reine : très intelligemment, le film s’ouvre sur une scène où la Reine pose pour un portrait, et explique son obligation de neutralité, de distance, cette nécessaire distinction entre l’être humain et l’émanation de la Nation. Et pendant tout le film, c’est bien ces deux aspects qui s’opposent : on lui a appris à rester impassible quoi qu’il arrive, et c’est ce qu’elle fait, passant du coup à côté de l’histoire. Le privé s’oppose au public, le protocole au chagrin, et en faisant ce qu’elle croit qu’on attend d’elle, elle se trompe : pour elle l’événement est privé et ne concerne que la famille, en particulier William et Harry (que le film a la pudeur de ne quasiment pas montrer) ; de plus, elle détestait Diana, qui avait mis à terre tout ce qui était important pour la Reine. Pour le peuple, l’événement est public, national, et c’est ce qu’à compris Blair. Finalement, ce qui est presque tragique, c’est que, tiraillée entre la femme/mère/grand-mère et la Reine, pour la première fois sans doute elle choisit la grand-mère, le privé, et se plante.
Le film reste très pudique et pourtant, j’ai quand même versé quelques larmes. Et j’ai deux regrets : d’abord, le personnage de Queen Mum, qui est assez ridicule et c’est dommage. Ensuite, je regrette que manque une scène, pour moi très symbolique, lors du passage du convoi funèbre devant le palais de Buckingham : la Reine s’incline, ce qui est totalement contraire au protocole, et je trouve que cela aurait mérité sa place dans le film.
C’est en tout cas un très beau film, la composition d’Helen Mirren est admirable !
The Queen
Stephen FREARS
2006
J’ai vu ce film deux fois. Ellen Mirren est une de mes actrices préférées et dès qu’elle apparait au générique de n’importe quel film, je regarde ! Une midinette, je suis, face à son idole ! je l’adore. Elle m’est apparue pour la première fois il y a certainement plus de quinze ans dans une série qui s’appelait « Suspect n*1 » : je suis tombée dans sa marmite. Ce film The Queen est absolument une réussite à tous points de vue mais je loupe des détails que vous soulevez et que je ne connais pas. Bravo pour ce joli rappel.
J’aimeJ’aime
Oui, j’ai trouvé qu’elle était vraiment dans le rôle !
J’aimeJ’aime
Pas vu mais très tentée !
J’aimeJ’aime
Et tu as raison de l’être !
J’aimeJ’aime
Je suis entièrement d’accord avec toi, c’est un excellent film et j’avais été bluffée par la prestation d’Helen Mirren.
J’aimeJ’aime
Oui, d’autant que ce doit être très difficile de se mettre dans la peau d’une personne vivante qu’on voit partout, et elle y réussit parfaitement
J’aimeJ’aime
Helen Mirren que je découvrais à l’époque avec ce film est tout bonnement épatante!
J’aimeJ’aime
Oui, totalement
J’aimeJ’aime
Comment ne pas se souvenir de ce film et du beau rôle composé par Helen Mirren !
J’aimeJ’aime
Sa performance est admirable !
J’aimeJ’aime
Je dois le voir, je dois avoir ça quelque part en plus…
J’aimeJ’aime
Dans ce cas c’est dommage de différer !
J’aimeJ’aime
Effectivement, un excellent film sur le pouvoir avec une époustouflante Helen Mirren (même si j’aime aussi beaucoup Michael Sheen en Tony Blair).
J’aimeJ’aime
Oui, il se fond très bien dans le personnage également
J’aimeJ’aime
Je ne l’ai pas vu mais un oubli à réparer
J’aimeJ’aime
Oh que oui
J’aimeJ’aime
Tu me donnes bien envie de le revoir car je l’avais beaucoup apprécié au premier visionnage !
J’aimeJ’aime
A revoir en effet, dans ce cas !
J’aimeJ’aime
Très beau film, je suis d’accord avec toi. Helen Mirren est étonnante dans ce rôle.
J’aimeJ’aime
Oui, elle est parfaitement dans le rêle
J’aimeJ’aime
A revoir pour moi, pour la prestation incroyable de cette actrice ! Comme toi je n’oublierai pas ce jour d’été 97 où une amie m’a téléphoné à 6h (ou 5h) du matin, en larmes pour m’annoncer la mort de Lady Di, j’en ai pleuré aussi, soit parce que mon amie pleurait soit parce que j’étais sous le choc…
J’aimeJ’aime
Ma mère a quand même attendu que je descende prendre mon petit dej’, mais elle m’a cueillie avec un « il s’est produit une tragédie » !
J’aimeJ’aime