Il n’y a rien de pire qu’un beau rêve quand on est enfermé dans un camp comme celui-là. Il n’y a rien de pire que ne pas avoir froid, ne pas avoir faim, parce que quand la réalité revient on n’a pas envie de quitter la douceur pour l’atrocité, la chaleur pour l’horreur glacée. Un beau rêve est une cruauté de plus pour un homme qui se meurt dans cet endroit dont je n’avais jamais entendu parler avant ce jour de janvier 1944. Oswiecim.
Auschwitz.
Un titre énigmatique (ce sont les paroles d’une chanson de Paolo Conte, Onda su onda : « Donne di sogno, banane e lamponi »). Une couverture un peu vintage. L’avis positif d’Eric Naulleau et de ses chroniqueurs (enfin pas tous). Un auteur dont j’avais apprécié d’autres textes. Il n’en fallait guère plus pour attiser ma curiosité pour ce recueil de nouvelles.
Elles sont sept, plus ou moins longues, totalement différentes, leur seul point commun étant, d’une manière ou d’une autre, de parler d’amour. A part la première, « Nous sommes tous des enfants de « Cassius Clay », que je n’ai pas comprise, pas aimée, qui ne m’a pas embarquée, elles m’ont toutes fait forte impression. « Os de Lune » est l’histoire bouleversante d’un juif vénitien rescapé d’Auschwitz. « Signor giudice » est une lettre adressée au juge antimafia qu’il traque par un tueur de Cosa Nostra. « Quelque chose comme du bleu » est centrée sur Romain Gary. « Il pleuvait quand je suis partie » est la confession d’une femme qui vient de se séparer de son amant et pense à cette histoire dans le train qui la ramène à Paris. « Tous les chiens tristes » est une étrange histoire de concession de cimetière arrivée à terme et de corps qui ne veulent pas se décomposer, et est très liée thématiquement à la dernière, qui donne donc son titre au recueil, « Donne di sogno banane e lamponi » dans lequel la narratrice imagine ce qu’elle voudrait pour son enterrement.
Certains titres sont en italien et de fait, dans ce recueil, Simonetta Greggio nous parle de son Italie. Mais il n’est pas tellement question de Dolce Vita. C’est plutôt une ambiance, une sonorité, et puis un effet de langue aussi. Un style très sensible, souvent sensuel, qui fait la part belle au corps et nous montre la fragilité des hommes. L’amour, la mort. Eros et thanatos.
Un joli recueil, plein de délicatesse.
Femmes de rêve, bananes et framboises
Simonetta GREGGIO
Flammarion, 2015
J’aime beaucoup cet auteur et je ne manquerai pas de lire ces nouvelles !
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C’est une lecture agréable
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Le titre est en effet plutôt décalé, il me fait penser au titre d’une des nouvelles de Salinger: « Un jour rêvé pour le poisson-banane » ^^
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Disons qu’il est intrigant, mais on le comprend à la fin
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Ah, d’accord. Merci pour la précision 🙂
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Un recueil que j’aimerai découvrir oui. C’est un auteur agréable et qui a sa propre musique 🙂
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Oui, tout à fait !
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Pour l’instant je n’ai lu que la première et je suis d’accord avec toi, elle n’a rien de terrible. Du coup je n’avais pas envie de me précipiter pour lire la suite mais ton billet change un peu la donne 😉
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Oui, j’ai trouvé les autres bien au-dessus
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Mince, j’avais laissé passer ce billet moi qui aime tant Simonetta Greggio, comment ai-je pu ?!! ;0) Pourtant les nouvelles, ce n’est pas trop mon truc (pas le temps de t’attacher aux personnages) mais j’avais vraiment apprécié son dernier recueil « L’odeur du figuier » alors j’ai vraiment envie de tenter :0) Allez, encore un dans vos billets les plus tentateurs
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😉
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