C’est munie d’une invitation et non comme à mon habitude d’une accréditation presse que je me présente à l’entrée du salon, vers 10h. Si, pour l’inauguration la veille je n’avais pas trop ressenti la différence accréditation/pas accréditation, là je la sens tout de suite, attendu qu’il y a une foule compacte qui attend et qu’entrer est une galère sans nom (mon expérience de 2013 à l’entrée presse avec les journalistes furieux, à côté, c’est de la rigolade). C’est à ce moment là que je renonce définitivement à rester deux jours (la veille, j’ai vu que mon cher Didier van Cauwelaert était en dédicaces ce même vendredi soir à 18h, et si je voulais le voir il fallait que je reste jusqu’au lendemain. Mais même pour lui, je ne suis pas prête à revivre cet enfer, ce qui prouve donc que mon amour n’est pas absolu. Ceci dit, ce n’est pas entre deux dédicaces que j’ai envie de le rencontrer).
Une fois entrée, je retrouve Séverine et après avoir bu un petit café nous passons une partie de la journée à musarder ensemble, faisant quelques rencontres et récoltant quelques goodies, et notamment le fameux badge « sans auteurs, pas de lecteurs » (sur le stand de la SGDL) dont je ne suis pas peu fière :
Bref, je ne vais pas vous faire le menu détaillé de ma journée. Mais les temps forts :
– L’exposition pour les 50 ans de l’Ecole des loisirs, une très jolie exposition à ne pas manquer :
– b-sensory : c’était un de mes rares impératifs de la journée, mais je voulais absolument découvrir d’un peu plus près ce concept : un sex-toy connecté à un appareil de lecture. Oui oui, vous avez bien lu : via une application (sur tablette), vous pourrez lire un texte érotique et, aux moments choisis par l’auteur, le petit appareil, qui s’appelle « little bird » se mettra à vibrer. J’ai vu le prototype et honnêtement, l’effet est saisissant (sur la main, bande d’esprits mal placés). Pour l’instant, le projet est en développement et a besoin de fonds, vous pouvez donc participer à la campagne de crowfunding si cela vous dit. Vous pouvez aussi, si vous êtes auteur, leur proposer des textes : j’avoue que cela me tente bien d’essayer, car je trouve la contrainte de création (un texte qui vibre) assez amusante ! Je pense que je ferai un article plus complet la semaine prochaine !
– Le stand Harlequin, sur lequel j’ai passé pas mal de temps au final, autour de leur recueil de nouvelles brésiliennes Do Brasil. La dédicace officielle était ce jour-là celle de Valéry K. Baran et Gilles Milo-Vacéri (dont je vous reparle prochainement) mais Angéla Morelli était là aussi donc je lui ai fait faire une dédicace sauvage. Et puis plus tard je me suis incrustée à la petite fête d’anniversaire de la collection, donc j’ai pu choper deux auteurs de plus : Matthias Claeys et Julien Tubiana (enfin choper, on se comprend).
– La table ronde, organisée par le site lecteurs.com autour du prix Orange du livre, avec quatre membres du jury venus parler de leur expérience. Cela m’a donné l’occasion de rencontrer Charlotte et Meelly, de retrouver mon cher Serge Joncour et de revoir Michèle Fitoussi, que je suis de près mais que je n’avais pas eu l’occasion de croiser depuis la remise du prix des lectrices de ELLE en 2000, ce qui ne rajeunit personne ! Pour rendre compte de cet événement, j’ai choisi la vidéo (j’ai décidé de me consacrer un peu plus à youtube, même s’il est hors de question que je devienne booktubeuse, c’est un support que j’ai envie de développer un peu plus). Malheureusement, l’intervention de Michèle Fitoussi est passée à la trappe pour de sombres raisons techniques, je vous prie de m’en excuser…
– Avant de partir, quelques emplettes : je suis passée sur le stand Sabine Wespieser, où Michèle Lesbre, désoeuvrée, m’a dédicacé Ecoute la pluie, que j’ai complété par Amours de Léonor de Récondo. Et bien sûr mon craquage annuel Paul Auster//Siri Hustvedt sur le stand Actes Sud ! Ce qui donne, comme butin de la journée :
La galerie générale, au hasard des allées :
Bilan ?
Je mentirais si je disais que je n’ai pas passé une journée excitante. Néanmoins, il y a quand même des choses qui m’ont agacée ou interrogée, et de manière générale j’ai trouvé qu’il flottait sur le salon une petite ambiance fin-de-quelque chose.
Bon, évidemment, il y a cette question de l’accréditation, que je ne digère pas, d’abord pour des raisons personnelles, parce que ce n’était pas pratique pour moi de ne pas l’avoir (j’aime bien sortir prendre l’air dans le courant de la journée : sans l’accréditation, ce n’est pas possible, de même qu’il n’est pas possible d’accéder au pôle presse).
Mais surtout, parce que j’ai l’impression assez désagréable que cela fait partie d’un ensemble : pour l’organisateur, un salon du livre et une foire au boudin, c’est exactement la même chose, on vend des trucs et l’essentiel, c’est de faire du fric. Le résultat ?
– Un salon à moitié vide niveau stands, à cause de la défection de nombreux éditeurs, et pas seulement ceux du groupe Hachette. Je n’ai pas pris de photos, mais les espaces vides au fond du hall, c’était à pleurer. Gallimard et Flammarion, qui d’habitude ont chacun un immense stand, se partageaient cette année le même, pour vous donner une idée.
– L’annulation de nombreux événements dont les intervenants n’étaient pas payés mais dont les participants, eux, devaient passer à la caisse : les journées professionnelles, les conférences sur la traduction…
– Des gens qui rouspètent parce qu’ils ne peuvent pas faire dédicacer les livres qu’ils n’ont pas acheté sur le salon
– Beaucoup moins de tables rondes et de débats, ou alors je les ai loupés. Mais il faut dire que le site est excessivement mal fait et que l’organisateur devrait songer à consacrer une part de ses investissements à ce qui est tout de même un impératif…
– Pas de chauffage (il y a des endroits sur les bords où on a carrément froid !)
De moins en moins de choses intéressantes donc, mais un prix en hausse constante hausse (12€, franchement, mais où on va ?) au nom de la sacro-sainte rentabilité. Or, vendredi, malgré l’espace d’exposition réduit, je n’ai pas eu l’impression qu’on se bousculait tant que ça dans les allées contrairement aux autres années, et je ne serais pas surprise que la fréquentation soit en forte baisse, et ça n’ira pas en s’arrangeant si l’organisateur ne change pas d’attitude, que ce soit envers les professionnels, les blogueurs (à qui on a assuré que le refus des accréditations était dû au plan vigipirate alors que c’était une question d’argent : pourquoi nous accréditer alors que de toute façon nous viendrons et que si nous payons l’entrée c’est toujours ça de gagné ? Mauvais calcul : beaucoup ont boycotté), et le grand public, tout le monde ayant au final l’impression d’être une vache à lait ? Or, nous ne sommes pas au salon de l’agriculture.
Je suis contre un retour à un salon « premium » au Grand Palais, comme le souhaite (et, à ce qui se murmure dans les allées, le prépare) le groupe Hachette : pour moi, cela doit rester un événement grand public et non un salon réservé à l’intelligentsia. Mais il est urgent de revoir l’organisation de fond en combles !
Je confirme que le site est mal fait (ou alors je ne sais pas faire les recherches?)(ou il est trop fourni?) Ton billet ne me donne pas envie d’y retourner de sitôt … Le seul intérêt pour moi, ce sont les blogueurs et les ‘petites maisons’.
Je trouve embêtant aussi que l’entrée ne soit pas pour une journée, qu’on puisse sortir, quoi! M’en fiche de payer, mais qu’il y ait un Pass comme au festival America (où on accède librement aux dédicaces et aux bouquins…)
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On est deux à ne pas savoir se servir d’un moteur de recherches, alors ?
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Bonjour, chouette site! Bravo!
C’est vrai que, sans carte de presse, les salons du livre ne sont pas toujours très plaisants…
Mais il y a pire: les foires aux livres! Quand on sait ce que « foire » veut dire chez Rabelais…^^ ou quand on se souvient des foires aux bestiaux… 😉
http://litteratureetphilosophie.wordpress.com
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Oui, c’est en train de devenir un peu ça…
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J’ai travaillé pour un éditeur qui pensait que vendre des livres, c’était comme vendre des choux… et je confirme, ce n’est pas la même chose… J’avoue préféré les salons provinciaux à celui de Paris que j’ai toujours trouvé « snob » (toujours une affaire de budget, on saigne les éditeurs, comme les visiteurs…. le prix du metres de Stand est inabordable), et il semblerait que cela ne va pas en s’arrangeant ! Heureusement, tu as quand même passé de bons moments, c’est le principal !
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Malheureusement, les salons de province sont compliqués pour moi : à Orléans, il n’y en a pas…
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Rien à Orléans? Du désavantage d’habiter trop près de Paris, peut être… Celui de chateauroux est sympa (mais loin?) J’y vais régulièrement.
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Je me tâte pour aller à Châteauroux, justement. Et j’ai entendu le maire d’Orléans dire qu’il avait un salon du livre en projet, mais de là à ce que ça se mette en place…
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C’est pourtant une grande ville ! il y a des salons très sympa à Blois ou Le Mans, si tu as un jour l’occasion (mon rêve, le salon de Bruxelles… Ca ne sera pas dans l’immédiat… soupir…)
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Non, je vise plutôt Brive.
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je comprends ton coup de gueule, dommage qu’on en arrive à la foire au boudin… 😦
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Bah oui, quand même !
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Tu as très bien résumé les raisons pour lesquelles je n’y vais plus… Les salons et festivals de province sont bien plus intéressants.
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Oui mais je n’en ai pas à proximité !
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C’est amusant de constater à quel point nos deux visites du Salon n’ont presque en rien en commun ! J’y suis allée jeudi, vendredi et samedi et j’ai évité tout ce qui ressemblait à un gros stand de gros éditeur – du coup on ne s’est sans doute pas croisé.
Quant à l’idéalisation des festivals de province, pas de regret. Il y a autant de monde à Paris qu’à Saint-Malo (qui est plus cher) et aux Quais du Polar à Lyon (qui est gratuit). Il faut se résigner à la foule.
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C’est surtout que ce sont des salons dont le sujet ne m’intéresse pas : je n’aime que les salons généralistes !
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L’espace vide à des vendeurs de gaufres de s’installer 🙂
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Ou juste baisser les prix…
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J’ai vu Gérard Collard pousser un coup de gueule sur l’émission de la santé car l’entrée en payante alors que presque tous les salons du livre en France sont gratuits.
C’est bien vrai que le prix de l’entrée en excessive. Pour le même prix on va au Louvre.
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Il n’a pas tort, et si je dis ça c’est sans prix parce que je ne le supporte pas…
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C’est pas bon signe quand ça sent la « fin de règne »… Entre la foire aux bestiaux et le salon mondain, je pense qu’il y a largement la place pour un entre-deux où tout le monde s’y retrouverait…Surtout à 12€ l’entrée ! Tu as passé de bons moments, c’est déjà ça !
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Oui, on va dire ça, mais il faudrait vraiment réfléchir sur tout ça…
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Réfléchir ! Oui mais avec des gens qui ont une calculette à la place du cerveau, je me demande ce qu’il en sortira ! 😉
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C’est bien le problème ^^
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Merci!
Les 2 wespieser sont un regal, chacun dans leur genre!!! Excellent choix!
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J’en ai déjà lu un ^^
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Pour ma part, c’est la première fois que j’y allais, alors je ne peux pas comparer avec ceux que tu as vécus les années précédentes. J’y suis allée hier et honnêtement j’ai trouvé que c’était le bordel ! Il y a un moment où on avait du mal à circuler. Il y a un moment où je faisais tout pour trouver un endroit plus « calme ».
Comme je suis étudiante, je n’ai payé que 6 euros mais effectivement 12 euros, c’est pas donné, sachant qu’on paye pour acheter des livres (puisqu’on ne peut pas amener les siens), plus les consommations de bouffe etc…
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voilà…
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J’ai entendu beaucoup de mal du salon du livre, notamment évidemment la gestion du monde et puis les choix des auteurs peut-être trop populaires.
Après je suis une grande fan de l’école des loisirs alors l’expo m’aurait bien plu.
Et l’idée du sex toy avec le livre érotique est pour moi une bonne idée.
Bien à toi,
RP
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Je pense que niveau choix des auteurs, il y en a pour tout le monde…
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Je ne suis jamais allée au SdL à Paris – et en te lisant, et George auparavant je ne le regrette pas. Ne pas pouvoir apporter son propre livre pour une dédicace, payer douze euros l’entrée… J’espère que tous ces billets et la baisse de fréquentation feront réfléchir la profession .
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L’organisateur, parce que les éditeurs sont plutôt d’accord…
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Il y a quelques années que j’ai arrêté d’aller à ce salon en le trouvant trop parisien et trop enfermé: j’aime les salons de plein air. Je me disais quand même que peut-être, l’année prochaine… mais c’est non, définitivement, en te lisant ! Reste Metz et Nancy qui sont très chouettes, le quai du Polar qui, si un jour mon planning le permet, fera une excellente occasion d’aller à Lyon et le très merveilleux « Etonnants voyageurs » à Saint Malo qui me tente vraiment. Bref, heureusement que la France n’est pas qu’à Paris 😉
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Moi j’adore, vraiment, je le trouve chouette ce salon. Mais il le serait encore plus si on corrigeait certains problèmes…
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Je préfère les salons plus petits, souvent en province. Ou les salons plus spécialisés et à échelle humaine.
Comme tu le dis, Le Salon du livre, c’est un énorme supermarché, chose que l’on ne ressent pas ailleurs…
Je préfère mon petit libraire pour mes achats (ou les secondes mains souvent pour une question de budget) et pour les rencontres, je me déplace ailleurs.
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Moi j’aime bien cette effervescence, il y a vraiment des trucs à garder, mais il faut corriger les problèmes !
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Tu confirmes tout de même mon opinion ; à savoir que ces salons c’est tout de même très commercial, et cette année à vous lire toutes, encore plus…C’est tout de même navrant (et juste énervant quoi) mais je serais venu rien que pour le stand d’Ecole des loisirs que j’adore !! Quand à ce B.Sensory ; qu’est ce qu’ils inventent pas ;0) Bon mercredi l’Irrégulière
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Merci, à toi aussi !
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Beaucoup trop de monde le samedi, surtout aux alentours des VIP.
Ne pas avoir communiqué sur l’annulation de Roger Moore: pas top! Moi qui voulait voir James Bond en ridé et en vrai!
Je ne voulais rien acheter mais au final j’ai succombé et fait dédicacer deux livres (soit 40€: ouch!).
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Ah il a annulé ? Bon, il était l’une des raisons pour lesquelles je voulais rester, donc du coup je regrette moins…
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Pour raccrocher à la discussion, je ne suis pas vraiment « fan » de ce genre de salon trop « parisien » mais c’est toujours l’occasion de chiner et de se balader (je tiens à préciser que j’ai anticipé l’achat de mon billet et que j’ai raisonnablement attendu pour les auteurs: Sylvain Tesson et Romain Puértolas).
Il est certain que l’on ne peut pas ignorer la démarche commerciale sous-jacente.
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Non, mais enfin, il y a des limites, je pense…
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Avant on y allait, mais çà c’était avant : le prix à payer pour acheter encore es livres alors que l’on en achète beaucoup, que l’on lit beaucoup, que l’on aime le livre papier, et moins être pris pour des con-sommateurs.
Alors maintenant on vise des libraires tranquilles, des dédicaces plus intimistes, des lieux où l’argent des uns ou des autres riment avec valeurs, partage et bonheur.
Heureusement il y a Babelio, les blogs livres, les emails entre lecteurs.
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