Aujourd’hui, encore, il semble nécessaire de parler de cette liberté qui nous est si chère : celle de dire ce que nous pensons.
Il est nécessaire de parler encore de ce qui terrorise les barbares : les idées, l’éducation, les mots, le rire.
Il est nécessaire de parler de ceux qui, tout au long de l’histoire, se sont battus. Ont risqué leur vie et leur liberté pour changer le monde.
Mais parler de qui ? De Voltaire encore une fois ? Oui, j’aurais pu, et c’est ce qui m’est évidemment venu en premier à l’esprit. Voltaire, pourfendeur des religions, de l’obscurantisme et du fanatisme. Pourfendeur de la connerie. Mais c’était trop évident. Trop évidents, aussi, Baudelaire et ses Fleurs du Mal, Sade, Flaubert. Un peu moins évidents, mais j’y ai pensé aussi : Etienne Dolet, condamné au bûcher pour athéisme. Pasolini. Rushdie. Taslima Nasreen. Kamel Daoud. Et tant d’autres.
J’ai aussi pensé à parler de Wolinski. Parce que, bordel, j’adorais Wolinski.
Et puis, c’est venu. J’ai pensé à Kazantzákis et à sa si mal comprise Dernière tentation du Christ. J’ai surtout pensé au film de Scorsese. Enfin, j’ai pensé aux deux en fait. J’ai pensé à Scorsese, parce qu’à la sortie du film, des catholiques intégristes ont incendié un cinéma. C’est important de le redire : les catholiques intégristes aussi sont capables d’essayer d’assassiner des gens qu’ils estiment blasphémer.
Pour le créateur, celui qui écrit, celui qui peint, celui qui compose, celui qui dessine, rien n’est sacré que son art. Rien n’est interdit que ce qu’il s’interdit lui-même. Kazantzákis a fait de Jésus un personnage de roman (comme l’ont fait, aussi, Saramago, Robert Graves, et d’autres). Il lui a écrit une histoire belle, et forte, qui le rend plus humain, et lui donne une dimension supérieure. Et me le rend sympathique, à moi qui ne crois pas en lui tel que nous le montre la religion. C’est d’ailleurs ce que disait l’auteur : « Je suis sûr que tout homme libre qui lira ce livre plein d’amour aimera plus que jamais, mieux que jamais, le Christ ».
Alors, face à la barbarie, comme le dit Chroniques de la Rentrée Littéraire, répondons par plus de générosité, plus de démocratie, plus d’idéaux.
A reblogué ceci sur jean-louis.riguet-librebonimenteuret a ajouté:
Les intégristes de tous bords sont capables de tout !
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Tu as raison!
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Oui ah au canada je n’ai pas eu l’occasion de voir ce film ( assez ancien 1988 ) ni lu le roman qui lui date de 1954 !
Mon prochain roman sera « soumission » de Michel Houellebecq ça m’interpelle gravement.
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Il paraît que la vision qu’en donnent certains journalistes est un peu biaisée !
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je partage totalement plus de culture, plus de pédagogie et de de présence chez les jeunes
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J’ai pensé à ce titre ces derniers jours, en pensant au film et les polémiques violentes de l’époque. J’ignorais que c’était un livre à l’origine.
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je me souviens de 1988 et des » versets sataniques » de Salman Rushdie ce qui avait valu à l’auteur une fatwa !
Ce fût à mon avis un des événements les plus marquants dans l’histoire littéraire d’après-guerre et ça illustre la sentence barbare appliquée aux journalistes de charlie hebdo par les djihadistes .
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De l’espoir et des livres…
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