En ce moment avec mes BTS, nous travaillons sur le thème du rêve (enfin, surtout moi, mais c’est un autre sujet). Vous imaginez bien combien ce sujet me ravit d’aise (eux moins). Et au hasard de mes recherches, je suis tombée sur ce texte de Pessoa qui m’a… bouleversée, tant finalement l’auteur portugais dit tout sur cette activité charmante qui nous permet finalement de nous trouver nous-même, de nous révéler à nous-même, libéré des contingences du réel. Je crois que Le Livre de l’intranquilité ne va pas tarder à rejoindre ma bibliothèque (il est déjà depuis fort fort longtemps sur la liste de mes désirs)…
Ajourne toute chose. On ne doit jamais faire aujourd’hui ce qu’on peut aussi bien négliger de faire demain.
Il n’est même pas besoin de faire quoi que ce soit, ni aujourd’hui ni demain.
Ne pense jamais à ce que tu vas faire. Ne le fais pas.
Vis ta vie. Ne sois pas vécu par elle.
Dans la vérité et dans l’erreur, dans le plaisir et dans l’ennui, sois ton être véritable. Tu n’y parviendras qu’en rêvant, parce que ta vie réelle, ta vie humaine, c’est celle qui, loin de t’appartenir, appartient aux autres. Tu remplaceras donc la vie par le rêve, et ne te soucieras que de rêver à la perfection. Dans aucun des actes de la vie réelle, depuis l’acte de naître jusqu’à celui de mourir, tu n’agis vraiment : tu es agi ; tu ne vis pas, tu es seulement vécu.
Deviens aux yeux des autres un sphinx absurde. Enferme-toi, mais sans claquer la porte, dans ta tour d’ivoire. Et cette tour d’ivoire, c’est toi-même.
Et si l’on vient te dire que tout cela est faux, est absurde, n’en crois rien. Mais ne crois pas non plus ce que je te dis, car on ne doit croire à rien.
Méprise toute chose, mais de façon telle que ce mépris ne puisse te gêner. Ne crois pas que ton mépris te rende supérieur. Tout l’art du noble mépris est là.
Fernando PESSOA, « La vie rêvée » dans Le livre de l’intranquilité
Traduction : Françoise Lâye, © Christian Bourgeois Editeur
Le rêve permet effectivement d’avoir l’impression d’être davantage maître de sa vie, mais j’ai quand même envie de croire qu’on peut les concrétiser ces rêves, et de faire en sorte de moins subir la fatalité, qui est, je crois, destructrice des rêves.
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Tout est dans le dosage !
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Je ne connais pas l’oeuvre de Pessoa dont j’entends pourtant régulièrement parlé et ce depuis des années, tu me donnes envie…
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Je crois que c’est le moment, pour moi en tout cas !
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Je dois découvrir Pessoa, ça fait trop longtemps que l’on m’en parle mais là tu me fais diablement envie, tu enfonces le clou dirais-je ! 😉 C’est noté…
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Moi aussi !
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C’est un auteur très particulier …
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Lui aussi oui…
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Effectivement, un très, très beau texte !
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N’est-ce pas ! Et j’en découvre tellement sur ce si beau thème !
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