Pourquoi du champagne ? Parce que son ivresse ne ressemble à nulle autre. Chaque alcool possède une force de frappe particulière ; le champagne est l’un des seuls à ne pas susciter de métaphore grossière. Il élève l’âme vers ce que dut être la condition de gentilhomme à l’époque où ce beau mot avait du sens. Il rend gracieux, à la fois léger et profond, désintéressé, il exalte l’amour et confère de l’élégance à la perte de celui-ci. Pour ces motifs, j’avais pensé qu’on pouvait tirer de cet élixir un parti encore meilleur.
Chaque année, la parution métronomique du nouveau roman d’Amélie Nothomb est l’un des événements de la rentrée littéraire, et sans être une nothombomane convaincue, je l’attends toujours avec beaucoup de curiosité, même s’il m’arrive comme l’an dernier de louper le coche. Mais cette année, il n’en était pas question (de louper le coche) : l’amatrice résolue de champagne que je suis ne pouvait pas passer à côté d’un roman dans lequel Amélie, champagnophile devant l’Éternel, fait l’éloge de sa boisson favorite.
La narratrice, appelons-là Amélie Nothomb, est au début du roman une jeune romancière de 30 ans qui commence à avoir du succès. Elle aime le Champagne, mais pas seulement pour le savourer : comme un chamane, elle recherche l’ivresse particulière que procure ce breuvage. Mais, lasse de s’alcooliser seule, elle cherche une « convigne » parmi les gens qui viennent faire dédicacer ses livres. C’est là qu’elle rencontre Pétronille…
Avec ce roman, Amélie Nothomb revient à son meilleur niveau, et nous propose une lecture savoureuse et pétillante. C’est, avant tout, une histoire d’amitié entre deux filles, deux écrivains, complètement toquées il faut bien le dire, construite autour des livres (Pétronille est une lectrice d’Amélie avant de devenir elle-même écrivain) et surtout, évidemment, du champagne. Le récit ne manque pas de moments forts, lyriques parfois (les premières pages sur l’ivresse procurée par le Champagne sont absolument magnifiques et parleront à tous ceux qui apprécient cette boisson), mais surtout drôles et burlesques, empreints d’un grand sens de l’autodérision et de la mise en scène : la rencontre d’Amélie avec Vivienne Westwood est un vrai moment de comédie à la limite de l’absurde, et on ne pourra qu’y admirer la patience d’ange de la romancière déjà notée dans Stupeur et Tremblements (moi je serais partie en claquant la porte, non sans avoir gratifié l’impératrice punk d’un « fuck you » bien senti, mais il est vrai que la patience n’est pas ma vertu principale). Mais le tour de force principal de l’auteur dans ce roman, c’est tout de même d’arriver magistralement à brouiller les frontières entre la fiction et le réel, et de mener le lecteur par le bout du nez jusqu’aux dernières pages : la narratrice s’appelle Amélie Nothomb et il n’est pas très difficile de reconnaître Stéphanie Hochet dans le personnage de Pétronille. Mais. Est-ce aussi simple que ça ?
Un millésime donc, qui se savoure comme une coupe de Dom Pérignon, ravira les aficionados de la romancière belge et convaincra les autres, je l’espère !
Pétronille
Amélie NOTHOMB
Albin Michel, 2014
3/6
By Hérisson
J’ai aussi programmé ma chronique pour ce jour. Je suis assez fan de l’auteur pour son écriture et son personnage. Cette cuvée est pétillante, drôle et touchante. Un bon millésime.
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La métaphore est toute trouvée !
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J’avais envie de le lire mais crains que tu n’en aies pas trop dit déjà? rassure moi! (et quant à reconnaître S Hochet, ça ne risque pas de m’arriver) ^_^
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Ah non, je n’en ai pas trop dit !
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Je vais bientôt attaquer mon premier livre de cette auteure et au vu de ce que tu en dis, je ne devrai pas avoir de regrets …
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Lequel as-tu choisi ? Celui-là ?
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De grandes chances que je passe (volontairement…) à côté encore cette année…
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Je n’ai pas réussi à te tenter ?
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Je vais organiser un diner dégustation pour cette sortie désaltérante ;-)))
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Ah oui, excellente idée !
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Stéphanie Hochet ??? connais pas… ^^
c’est un super millésime en effet, je me suis bien marrée. un plaisir de retrouver Amélie Nothomb avec un récit comme celui-ci ! ouf, ma reprise s’est bien passée avec elle !
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Oui, c’est un de ses meilleurs de ces dernières années
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Hum… je ne la lis plus depuis son histroire de télé-réalité dans les camps… on s’est brouillées définitivement ce jour-là.
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Elle en parle brièvement, mais je n’ai pas lu le roman en question, donc je n’ai pas d’avis sur le sujet
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Tant mieux ! si c’est une bonne cuvée.
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Oui, ça l’est !
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Dis donc, je n’ai jamais lu Amélie Nothomb, mais en disciple zélée de la secte champenoise, ce livre pourrait beaucoup me plaire 😉
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En effet !
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J’essaierai de me le procurer. Merci de ta critique!
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Tu devrais le trouver facilement
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il est sur ma liste !!! je suis fan d’Amélie même si je ne lis pas tous ses livres. j’ai bien aimé « la nostalgie heureuse » (?) l’an passé
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Alors moi je l’ai loupé, mais on verra si je le rattrape
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Ah oui, carrément ?
Bon, moi qui m’étais jurée que plus jamais … mais bon, là il s’agit de champagne. Il se pourrait que je le lise du coup.
Comment ça je suis une soiffarde ? Point du tout, je sais juste quelles sont mes priorités ! 😀
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Tes arguments pour te laisser tenter sont tout à fait recevables et dans l’esprit du roman !
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Je ne le lirai que s’il croise inopinément ma route, mais je trouve que les Nothomb s’oublient généralement à la vitesse où ils ont été lus.
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Ça dépend lesquels : je garde un souvenir très vif de Stupeur et tremblements !
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Bof, ça n’a pas l’air tentant, parler de champagne, ça fait très mondain et bobo. Je passe 🙂
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Je revendique mon snobisme !
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Stupeur et tremblements: je suis d’accord que ses romans autobiographiques sont plus émouvants. Les autres, c’est brillant, mais on a toujours l’impression qu’il y a un loup quelque part…
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C’est surtout qu’ils sont moins profonds, je trouve
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toi et Jostein m’avez convaincue….
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Chouette
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Je commence par te lire et écrire ce commentaire avant de publier mon billet. Je suis encore sur le coup de ma lecture que je viens tout juste de terminer et je suis en accord total avec toi. C’est gai, brillant et pétillant, émouvant aussi à la fin (mais je n’aime pas trop celle-ci, seul bémol cette fois!)
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Ah je la trouve habile, cette fin !
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un reportage aujourd’hui au journal de treize heure.
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Je ne regarde pas le jt…
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moi non plus, pur hasard ! en ce moment, entre deux, je tente de jeter un oeil car on parle de rentrée littéraire !
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Merci de m’éclairer sur la personnalité cachée dans Pétronille, je n’avais pas trouvé ! J’ai lu Eloge du Chat récemment de Stéphanie Hochet !
Effectivement un excellent Amélie Nothomb !!!!! Je l’ai lu hier, il me reste à pondre un billet digne de ce nom !!!
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Ah oui, d’urgence
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si c’est du bon Nothomb, pourquoi pas.
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Ça l’est !
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un article qui me laisse les sourcils froncés et l’air intrigué devant mon pc…une auteur qui m’inquiète, que j’hésite toujours à lire. J’ai adoré » cosmétique de l’ennemi » mais pas ‘ autobiographie de la faim »… alors depuis je n’ose plus
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J’essaie de t’imaginer, ça me fait rire !
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Mais euh…c’est po gentil de se moquer…je vais le dire à la mécresse!!!!!!!!!!!
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😉
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Je n’avais vu que le titre du dernier Amélie. Grâce à toi, je sais de quoi il parle. Tant pis si elle ne parle pas du Japon et si je ne bois pas de champagne. Vivement qu’il arrive à la bibliothèque.
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Ca y est, je l’ai lu. Alors, je ne suis pas sûre que ce soit un livre qu’on va longtemps retenir (après ça il faut voir avec le temps), mais pourtant comme souvent avec Nothomb, une fois le livre fini, on est content de l’avoir lu. C’est frais, léger, bien écrit, drôle (effectivement, entre la scène avec Westwood et le ski, on a de quoi se marrer), une histoire intéressante et on retrouve toujours le talent de Nothomb a se mettre en scène tout en jouant avec la fiction.
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Le temps parlera !
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Amélie Nothomb ! Je l’aime beaucoup, même si elle fait un peu trop parler d’elle à mon goût, surtout très ponctuellement. A voir…
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C’est clair que c’est un personnage !
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J’hésite encore… Je reste très indécise devant cette rentrée littéraire : tout me tente et rien ne m’emballe.
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Arff c’est difficile en effet
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