Nina, de Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio

Veux-tu que je te fasse un aveu ? C’est à travers toi, enfant, que j’ai pris la pleine mesure de mon envie d’écrire. J’ai griffonné tellement d’ébauches de poèmes, de bouts de phrases, de mots épars pour tenter de te dire mon amour… Mais c’est à cause de toi également que j’en ai été plus tard incapable, puisque tu n’as jamais répondu à la longue lettre que je t’ai écrite, devenu adulte.

Je n’avais pas tellement aimé l’essai de Frédéric Lenoir que j’avais lu il y a quelque temps. Par contre, j’avais été séduite par Simonetta Greggio. J’ai préféré me laisser guider par le positif (après tout, il s’agit là d’un roman et non d’un traité de développement personnel), et faire confiance aux deux…

Adrien, quadragénaire célibataire et sans enfants spécialisé dans les manuscrits, a décidé de mettre fin à ses jours. Mais avant de réaliser son projet, il décide d’écrire une longue lettre de déclaration d’amour à Nina, son premier et son seul amour. Cette lettre, au destin singulier, va bouleverser plusieurs existences…

J’ai été très touchée par ce roman, et en particulier par le personnage d’Adrien, immédiatement attachant de par sa grande sensibilité, et sa nostalgie du premier amour, du grand amour, du seul amour.

Ce qui est fascinant, c’est la manière dont cet amour et le désir d’écrire se mêlent intimement dans un même geste, et un temps ce désir d’écrire remplace le désir de mourir, à mesure qu’il fait revivre un amour dont on se demande longtemps s’il n’a pas été seulement une illusion.

On pleure beaucoup, mais on sourit, aussi, et il y a cette force, bouleversante, celle de l’amour absolu, celui dont on se dit qu’il n’existe que dans les livres et qui vient un jour nous frapper, celui dont on ne se remet pas, jamais, parce qu’il a tout chamboulé. Ecrire est un acte d’amour, et c’est ce qu’Adrien nous montre dans ce roman, et la perte de l’amour peut aussi nous empêcher d’écrire.

Une belle lecture, donc, que ce petit roman, qui m’a adressé nombre de signes intimes

Nina (lien affilié)
Frédéric LENOIR et Simonetta GREGGIO
Stock, 2012 (Livre de poche, 2014)

12 commentaires

  1. J’ai été moins sensible que toi au pathos de ce livre… J’en attendais « autre chose » je pense.

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    1. irreguliere dit :

      Oui, j’ai cru comprendre

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  2. miss Zen dit :

    J’aime bcp les livres de Simonetta Greggio. je me laisserai sans doute tenter ……

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    1. irreguliere dit :

      C’est une jolie lecture

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  3. Alala ! Un livre sur le grand amour… un sujet qui ne saurait davantage me toucher ! Je l’ajoute à ma WL sans hésiter 🙂

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    1. irreguliere dit :

      C’est vraiment une très belle histoire !

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  4. lorouge dit :

    J’adore l’écriture de Simonetta Greggio et j’aurais préféré qu’elle l’écrive seule… Mais je tenterais peut-être tout de même

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    1. irreguliere dit :

      J’ai trouvé qu’on ne sentait pas tellement la plume de Lenoir

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  5. Je trouve le thème très intéressant, je pense que ça doit parler à beaucoup! Le commentaire. J’étais partie pour l’acheter mais le commentaire d’ Antigone me freine un peu. J’ai aussi beaucoup de mal avec l’excès de pathos. Alors, qu’en est-il réellement?

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    1. irreguliere dit :

      Pour moi, il n’y a pas trop de pathos…

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  6. clara dit :

    il m’intriguait mais le billet d’Antigone me refroidit un peu..

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    1. irreguliere dit :

      Oui, je comprends…

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