Ilo Ilo, d’Anthony Chen

A part Wong Kar Wai, je ne suis pas une grande amatrice de cinéma asiatique. Mais c’est comme pour l’art contemporain, voir des films vers lesquels je n’irais pas spontanément de moi-même fait partie de ma résolution « je m’ouvre à ce que je ne connais pas ». C’est comme cela que je me suis retrouvée devant ce film sorti en DVD le 1er avril, et qui a obtenu la caméra d’or au dernier festival de Cannes.

A Singapour, Jilo avec ses parents. Sans être riches, ils vivent plutôt correctement. Mais Jilo est un enfant infernal, et sa mère, enceinte, décide d’engager une bonne pour l’aider. Ce sera Teresa, une jeune Philippine vite confrontée aux différences de mode de vie, et à l’enfant qui lui mène la vie dure. Les difficultés s’accroissent lorsque la crise économique (la crise financière asiatique de 1997) mène les entreprises et les particuliers à la ruine.

C’est un film très sensible et intimiste, qui dissèque les rapports humains : comment Jilo, turbulent et insupportable, est apprivoisé petit à petit par Teresa, comment les liens familiaux évoluent dans ce contexte particulier. Le problème, c’est qu’à être trop intimiste, le film en devient hermétique : c’est lent, ça n’avance qu’à pas mesurés et silencieux, il faut tout deviner car rien n’est dit clairement. Du coup, je me rends compte en lisant des critiques à droite à gauche que j’ai manqué énormément d’éléments. Et je me suis surtout beaucoup ennuyée.

C’est sans aucun doute un très beau film, mais pas adapté à ma sensibilité beaucoup plus cash !

Ilo Ilo
Anthony CHEN
Singapour, 2013