Avec le temps, j’ai saisi la dimension sournoise de mon prénom ; il contient la possibilité du précipice. Comment dire ? En somme, je ne trouve pas que ce soit un prénom gagnant. Dans cette identité qui est la mienne, j’ai toujours ressenti le compte à rebours de l’échec. Certains prénoms sont comme la bande-annonce du destin de ceux qui les portent. A la limite, Bernard pouvait être un film comique. En tout cas, avec un tel prénom, je n’allais pas révolutionner l’humanité.
Bernard est un homme somme toute banal, comme nous en croisons tous les jours. La cinquantaine, conseiller financier, il mène une vie paisible auprès de sa femme Nathalie. Mais, comme cela arrive parfois, les tuiles commencent à s’enchaîner : sa fille adorée part en stage au Brésil, son supérieur le renvoie au guichet avant de le virer, et sa femme le quitte. Acculé, il n’a d’autre solution que de revenir vivre chez ses parents.
Bon, je n’irai pas par quatre chemins : j’ai été plutôt déçue par ce roman. Pourtant, j’adore Foenkinos, mais là, je n’ai pas eu l’étincelle que j’attendais. On retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de l’auteur : un personnage banal qui voit sa vie basculer pour des raisons banales, une sorte de mélancolie légère, une grande fantaisie, une obsession pour la question des prénoms et leur valeur programmatique. Mais voilà, il ressort de tout ça une impression de déjà lu, l’impression que Foenkinos fait du Foenkinos sans grande inspiration et se pastiche lui-même. Et puis, ce personnage ne m’a absolument pas émue : oh, il fait pitié, cela va sans dire, mais la pitié que l’on ressent pour les êtres pathétiques et ridicules, faite d’un peu de condescendance ; pas l’empathie ni la compassion pour quelqu’un à qui on peut s’attacher. J’ai trouvé Bernard mou, sans grand intérêt, j’avais juste envie de le secouer pour qu’il cesse de se comporter avec tout le monde comme une serpillière. Alors effectivement, certains moments sont assez drôles, notamment lorsque Bernard se rebiffe un peu, la réflexion sur la société et ses aberrations n’est pas inintéressante, mais je suis grandement restée sur ma faim. Je n’ai pas retrouvé ce qui m’avait illuminée dans les autres romans de l’auteur, cet optimisme farouche, ces personnages parfois navrants mais qui restent touchants. Voilà, il m’a manqué une petite touche de magie…
La tête de l’emploi
David FOENKINOS
J’ai Lu, 2014
Géraldine a aimé
By Val
Tu confirmes une autre chronique un peu négative sur ce livre qui m’attend dans ma PAL. Moi aussi, je suis assez sensible à l’univers de l’auteur. On verra bien.
J'aimeJ'aime
J’espère que tu aimeras !
J'aimeJ'aime
Grand fan de foenkinos, j’ai aussi été très déçu par celui ci! Ta formule est excellente: il fait du foenkinos… On a du mal a y entrer et la fin qui se résoud en 20 pages laisse une impression d’écrit « a la va vite »… Est ce pour cette raison de qualité moindre que Gallimard l’a laissé filer chez j’ai lu?…
J'aimeJ'aime
Je n’ai lu qu’un livre de cet auteur La délicatesse… Bof !
J'aimeJ'aime
J’ai adoré la Délicatesse !
J'aimeJ'aime
Je me suis ruée dessus car j’aime bcp l’auteur. mais en lisant la 4ème de couverture, je comprenais déjà la grande ressemblance avec « Je vais bien ». Il devrait se renouveler un peu car sinon on risque de se lasser assez vite de ses histoires. Je suis quand même curieuse de le lire! on verra bien…
J'aimeJ'aime
Oui, tu verras, peut-être que tu aimeras !
J'aimeJ'aime
David aurait-il eu un « coup de mou » ? Le roman ne reflète-t’il pas inconsciemment l’état d’âme de son auteur ? Même s’il ne s’agit que de fiction comment l’ecrivain peut-il reussir a nous faire vivre a travers chacun de ses personnages si ce n’est en nous livrant une part de lui-même ? Cette histoire de prénoms et de retour dans le giron familial est peut être la touchante de par sa maladresse. Ne nous lui en voulons pas. Soyons assurées que l’étincelle attendue nous illuminera de nouveau prochainement. Faisons confiance à David Foenkinos.
J'aimeJ'aime
Je ne lui en veux pas du tout ! Je suis juste un peu déçue, parce que justement je sais qu’il est capable de beaucoup mieux !
J'aimeJ'aime
Pas trop tentée cette fois :0) Bonne journée l’Irrégulière
J'aimeJ'aime
Merci !
J'aimeJ'aime
Une énorme déception que ce Foenkinos qui délaie dans un peu d’eau ce qu’il a déjà écrit. Insipide et même pas drôle et pourtant je suis (ou j’étais) fan de l’auteur aussi.
J'aimeJ'aime
Ce n’est effectivement pas son meilleur
J'aimeJ'aime
Je pense aussi qu’il joue sans cesse ‘ou presque) avec les mêmes thèmes et ça en devient lassant.
J'aimeJ'aime
Ce n’est pas tant ça qui me gêne, mais vraiment ici j’ai trouvé que c’était fait sans magie !
J'aimeJ'aime
Ca faisait un moment que je n’avais pas lu Foenkinos et j’ai aimé en fait. Une parenthèse sympathique et, facile à lire entre deux lectures plus ardues. Le personnage de Bernard existait déjà dans un mini-roman (ou une nouvelle, disons) aux éditions du moteur. J’ai bien apprécié de le retrouver.
J'aimeJ'aime
Je n’avais pas lu la nouvelle en question
J'aimeJ'aime
Jamais lu Foenkinos. Ce n’est pas avec celui-là que je commencerai.
J'aimeJ'aime
Effectivement, je te conseille d’en choisir un autre !
J'aimeJ'aime
Je n’avais pas lu Foenkinos avant ce livre et c’est peut-être pour cela que je l’ai tant apprécié… Je voulais lire La délicatesse mais je n’ai jamais pris le temps… En tout cas, toute ta réflexion m’a fait penser à une discussion que j’ai eu il y a peu en librairie avec un homme à la retraite. Il disait que les auteurs « à succès » (plus ou moins grand) ont un succès à double tranchant. Leurs livres plaisent, ils vendent beaucoup, on crie au génie (ou en tout cas au best-seller, à la réussite etc.) mais… A côté de ça, ils sont entrés dans un moule sans même le voir. Le fait est, qu’une fois qu’ils ont commencé à écrire d’une certaine façon, ils ne peuvent plus vraiment écrire autrement car ils sont attendus, on les a aimé et on les redemande précisément pour CETTE façon d’écrire. Et dans un même temps, les lecteurs les plus fervents (je crois, ceux qui lisent le plus au final) finissent toujours par être déçus. Parce que eux, contrairement à la demande de la masse, voudraient voir des textes différents, ils attendent les auteurs au tournant, ils mettent la barre de plus en plus haute et, de déception en déception, ils finissent par se lasser… Même si, on évoquait Musso ou Lévy lors de la discussion, je pense que tout peut finalement se coller à Foenkinos… Je lirai tout de même La délicatesse, pour tout le bien que l’on m’a dit (et parce-que j’ai adoré La tête de l’emploi !), mais sans doute pas le reste…. pour garder un peu de magie !
Bonne soirée, et merci pour ton avis – ça fait penser et réfléchir et il est toujours intéressant de voir des points de vue différents du sien (sur un livre, ou autre d’ailleurs).
C.
J'aimeJ'aime
Je l’ai également lu dernièrement. Je ne l’ai pas trouvé exceptionnel mais je l’ai apprécié. J’ai trouvé de la justesse dans la façon dont il peint cet homme banal, qui ne sait pas se battre pour obtenir ce qu’il veut.
J'aimeJ'aime
Je le lirai, mais n’en ferai pas une priorité du coup
J'aimeJ'aime
Hum… Je diffère encore un peu ma lecture de celui là du coup…
J'aimeJ'aime
Oui j’en ai entendu dire que les derniers Foenkinos perdent en qualité 🙂
C’est le risque qu’on publie aussi souvent.
J'aimeJ'aime
Je me suis lassé aussi de Foenkinos. Bernard c’est pas le même qui avait mal au dos dans son dernier roman? Sinon ça expliquerait qu’il soit mou…
Mais j’ai des bons souvenirs de ses premiers livres.
J'aimeJ'aime
Moi je crois que je pourrais aimer les livres de Foenkinos les yeux fermés ! j’ai bcp aimé celui ci, même s’il n’apporte pas de nouveauté dans la bibliographie de l’auteur… Sauf le fait que l’histoire est cette fois ci vraiment incrustée dans une période précise : la crise. Alors que les autres, si je ne me trompe pas, sont atemporelles !
J'aimeJ'aime
Ping : Charlotte, de David Foenkinos | Cultur'elle