Au commencement, je ne sais pas que j’ai un corps. Que mon corps et moi on ne se quittera jamais. Je ne sais pas que je suis une fille et je ne vois pas le rapport entre les deux.
Ce roman, c’est l’histoire d’une femme à travers le prisme du corps. Avoir un corps, et non être un corps. Qu’est-ce qu’avoir un corps ? Et en particulier, qu’est-ce qu’avoir un corps de femme ?
Avec beaucoup de subtilité et de délicatesse, beaucoup de sensibilité, Brigitte Giraud traque la relation complexe que nous entretenons tous avec notre corps, une relation qui passe parfois de l’amour à la haine, de l’acceptation au refus, du plaisir à la douleur.
Cette complexité est rendue palpable dans le corps même du lecteur : en multipliant les registres, le roman se veut tour à tour drôle, tendre, triste, voire tragique — c’est là qu’il prend, littéralement, aux tripes.
Par touches successives, l’histoire du corps se dessine : l’enfance, la prise de conscience du corps, la douleur ; la transformation du corps à l’adolescence, les règles, les formes qui s’arrondissent et qu’on désire à tout prix contrôler, les premières expériences amoureuses, l’apprentissage de la sensualité et du désir, l’acné, les boums, les premières relations sexuelles, le plaisir, la douleur ; la vie d’adulte, se sentir dépossédée de son corps par le travail à l’usine, la vie domestique, la maternité, qui est tout sauf une évidence, l’absence et le réapprentissage de la vie.
Éminemment intime, ce roman touche pourtant à l’universel de tout ce qui fait la vie d’une femme, appelant ça et là un souvenir personnel et entrant en résonnance avec lui ; et il n’est jamais plus bouleversant que lorsqu’il rend avec beaucoup de talent ce que l’amour fait au corps, et notamment l’absence, le manque, qui est aussi physique et fait s’étioler.
Un très beau roman que je conseille sans réserves et qui me réconcilie avec cette autrice dont L’Amour est très surestimé m’avait filé le bourdon !
Avoir un corps (lien affilié)
Brigitte GIRAUD
Stock, 2013
Caroline Doudet 
Il est dans ma PAL 😉 Youpi !
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Chouette, j’espère que tu aimeras !
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J’aime bien cette auteure.
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J’avoue que l’amour est très surestimé m’avait tellement plombée que je m’en méfiais…
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Je file chez Gibert, tes choix de lecture sont toujours très inspirants, et celui-là en particulier !
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Et bien, tu m’en vois ravie !
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j’ai ressenti une osmose tant cette lecture est forte, si juste!
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Oui, elle sait trouver les mots !
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Effectivement, ça m’a tout l’air d’être un très beau roman !
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Ça l’est !
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Tiens c’est marrant car moi aussi j’avais trouvé « l’amour est très surestimé » déprimant. Mais depuis, tout ce que j’ai lu d’elle m’a beaucoup plu. J’ai bien l’intention de lire celui-ci.
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Et bien en tout cas, je suis réconciliée avec elle !
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J’ai eu l’occasion de jouer « l’ange-gardien » de l’auteure lors d’une manifestation littéraire, elle est douce comme ses personnages.
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Oui, elle a l’air !
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Je n’ai pas vraiment été sensible à ce roman mais je reconnais que l’auteur a souvent un fil conducteur particulier pour ces romans qui la démarque de la lecture habituelle.
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Ah, ça ne t’a pas parlé ?
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Tu en parles d’une très belle façon… Je l’avais noté sur ma LAL de la rentrée littéraire mais comme j’en avais noté beaucoup d’autres il est passé à la trappe… Pas grave, je me rattraperais quand il sortira en poche ;0)
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On en est toutes là…
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J’ai juste vu une itw de l’auteur et j’avoue avoir eu du mal à appréhender ses propos, mais ton enthousiasme mérite qu’on s’y penche. Après tout il ne faut pas rester sur une première impression, que découvrir sinon 🙂
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Exactement !
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J’ai assisté à la conférence de Brigitte Giraud sur ce livre à Rennes, c’était captivant ! Le sujet m’intéresse bien sûr, et j’avais adoré L’année étrangère. Mais pour l’instant j’ai d’autres lectures en vue.
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Ça, je connais…
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