Pas assez pour faire une femme, de Jeanne Benameur

Je n’arrive pas à me sentir femme. Je ne sais pas pourquoi. Rien à faire. Même si on a fait l’amour. Je ne comprends pas pourquoi.

Comme j’ai un esprit de contradiction fort développé, souvent, lorsqu’un roman a été lu par à peu près toute la blogosphère, je n’ai moi-même plus très envie de le lire. Mais tel n’a pas été le cas pour ce petit roman, qui me donnait une belle occasion de découvrir enfin la plume de Jeanne Bénameur.

Judith a 17 ans, c’est sa première année de fac et la valse des premières fois : la première fois qu’elle fait ce qu’elle veut, loin de la tyrannie paternelle ; la première fois qu’elle s’engage politiquement ; la première fois qu’elle tombe amoureuse et fait l’amour…

Le motif de la première fois est évidemment au cœur de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un roman de formation, et c’est bien à ce genre qu’appartient Pas assez pour faire une femme. 

Mais tout ce qui à première vue pourrait apparaître comme convenu est ici magnifié par l’écriture sensible et subtile de Jeanne Bénameur qui parvient à nous toucher au plus profond de notre âme : Judith, par sa trajectoire très personnelle qui la conduit peu à peu à s’émanciper d’un père monstrueux et à devenir celle qu’elle est vraiment, devient aussi l’archétype de la jeune fille qui devient femme (même si elle pense le contraire) et nous parle à toutes.

Cette construction de la féminité, dans une France des années 70 qui apparaît comme une période charnière, passe par plusieurs éléments : le rejet du carcan imposé par ses parents très « France de tante Yvonne », l’apprentissage de la liberté et de l’autonomie, l’engagement politique, et évidemment le sentiment amoureux.

Mais aussi, plus subtilement, par la lecture et l’écriture, véritablement rédemptrices.

Tout cela donne un magnifique roman à mettre entre les mains de toutes les adolescentes, un roman dont le titre à lui seul évoque une multitude de choses et m’a laissée pensive…

C’est un roman qui m’a beaucoup émue, beaucoup touchée, dans lequel je me suis beaucoup retrouvée, et que je conseille vraiment à ceux qui seraient passés à côté !

Pas assez pour faire une femme (lien affilié)
Jeanne BENAMEUR
Thierry Magnier, 2013

24 commentaires

  1. clara dit :

    je l’ai noté en suggestion pour les achats de la biblio, j’espère qu’ils le feront !

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    1. L'Irreguliere dit :

      Oh oui, ce serait dommage que les lecteurs passent à côté !

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  2. Sunsi dit :

    Je note ce livre ; il m’inspire beaucoup au travers de tes lignes;-)
    J’avais beaucoup aimé de J Benameur « Profanes » !

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    1. L'Irreguliere dit :

      C’est le seul que j’aie lu pour l’instant

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  3. lorouge dit :

    Il faut absolument que tu découvres ses autres titres, quand à moi il me reste à découvrir celui là ;0) Il est en bonne place sur ma PAL, malheureusement il n’est pas le seul ;0)

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    1. L'Irreguliere dit :

      Ça, on en est toutes là

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  4. jerome dit :

    C’est un texte magnifique. Peut-être un peu trop féminin à mon goût mais il est vraiment très beau.

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    1. L'Irreguliere dit :

      Oui, c’est très féminin

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  5. sylire dit :

    Il faut que je regarde si ma BM l’a. J’aime beaucoup Jeanne Benameur.

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    1. L'Irreguliere dit :

      J’espère que tu le trouveras !

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  6. Joséphine dit :

    Merci du partage 🙂

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  7. Et non, toute la blogo ne l’a pas lu ! Pas moi en tout cas !!! Pas étonnant que tu aies aimé. Jeanne Benameur transforme chaque mot en or !

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    1. L'Irreguliere dit :

      Il faut que tu le lises !

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  8. saxaoul dit :

    Je me réserve cette lecture pour les vacances de Noël. Pourquoi pas avant? Je ne sais pas, c’est comme ça !

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    1. L'Irreguliere dit :

      Ah mais tu fais bien comme tu veux 😉

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  9. noukette dit :

    Je suis ravie que tu sois séduite à ce point ! La plume de Jeanne Benameur est un enchantement !

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    1. L'Irreguliere dit :

      En tout cas, ce roman l’est !

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  10. Alpha dit :

    On annonce le tome 2, version masculine : Pas assez riche pour se faire une femme.

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    1. L'Irreguliere dit :

      Mon pauvre ami !

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  11. Elodie dit :

    J’ai trouvé ce roman assez juste, du haut de mes 20ans, mes 17ans sont encore frais, j’ai été très émue par cette lecture même si l’histoire et les thèmes abordés sont simples et assez communs.

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    1. C’est un roman jeunesse !

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