En avançant dans la vie, les espaces paraissent plus petits.
L’Ecume des jours de Boris Vian fait partie des livres que j’ai lus adolescente et qui m’ont construite. Comme il se trouve qu’en outre j’aime l’étudier avec mes élèves, je connais certaines scènes presque par coeur. Il va sans dire que le voir adapté au cinéma me faisait un peu peur, même si je considère Michel Gondry comme l’un des plus grands génies du cinéma actuel, et que si quelqu’un pouvait adapter Vian, ça ne pouvait être que lui.
La vie de Colin, qui mène une existence agréable de riche rentier hédoniste, bascule le jour où il rencontre Chloé. C’est un coup de foudre, et les deux jeunes gens ne tardent pas à se marier. Mais au cours du voyage de noces, Chloé tombe malade, et un nénuphar commence à envahir ses poumons.
Gondry a parfaitement réussi son pari et parvient à merveille à saisir l’âme de cette fable sur le passage à l’âge adulte et la perte des illusions et de l’innocence de l’enfance. La première partie, euphorique, donne réellement le tournis : une trouvaille à chaque plan, dans une débauche de couleurs, de sons, d’inventivité, rendant parfaitement justice à l’univers poétique et onirique du roman. La deuxième partie s’assombrit peu à peu, perd littéralement ses couleurs, et malgré la fantaisie qui demeure omniprésente jusqu’au bout, le film devient réellement inquiétant, oppressant, tout se rétrécit et comme les personnages le spectateur a le sentiment d’étouffer. Les éléments qui m’avaient laissée perplexe dans la bande annonce m’ont convaincue dans le film et même le choix des acteurs, sur lesquels j’avais un doute, m’a finalement éblouie : si je trouve toujours Duris et Tautou trop vieux pour les rôles, leur prestation m’a séduite, leur couple fonctionne et ils sont touchants ; quant à Omar Sy, il se révèle très bon et apporte jusqu’au bout une dose d’humour salutaire.
Bref, un très bon film qui montre encore une fois que Gondry possède un vrai univers, qu’il sait mettre au service de celui d’un autre. Un génie, en somme…
L’Écume des Jours
Michel GONDRY
France, 2013
Je ne l’ai pas vu hélas…J’attendrai sa sortie en DVD.
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Il est dispo en VOD !
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On a un article sur le même acteur aujourd’hui !
je n’ai pas vu le film, juste lu le livre et j’avoue n’être pas fan de l’ambiance de Boris Vian. Il faut entrer dans son monde quand lit et je n’ai pas réussi à y avoir accès. Il faudra que je tente une nouvelle fois =)
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Ah, c’est un univers qui résiste à certains !
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Je n’ai pas du tout accroché avec cette adaptation…Même pas vue en entier, c’est dire ! Les acteurs me semblent tellement vieux par rapport aux personnages. Et pour le reste, j’ai trouvé l’univers un peu pauvre par rapport à celui dépeint dans le roman.
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J’ai le même souci à la base avec les acteurs, mais au final j’ai oublié ce point !
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Pas encore vu… J’aimerais relire le livre avant.
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Oui, ce n’est pas plus mal !
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Pas facile, en effet, de rendre l’univers si particulier du roman.
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Non, c’est vraiment un challenge !
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Le livre est une petite pépite. En revanche, j’ai été très déçue par le film.
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Ah oui ?
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c’est vrai, tu as aimé? Je voulais le voir puis l’envie est passée… Tautou me tape un peu sur le système à vrai dire…
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Moi aussi, mais je trouve que là elle est plutôt pas mal…
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Je n’ai jamais lu le livre bizarrement… Mais tu me donnes très envie de voir le film. J’avais vu la BA lors de sa sortie mais les images m’ont paru étrange, bizarre, un peu trop ;0)
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Ah oui, c’est très bizarre, mais c’est justement ce qui est formidable !
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J’ai vraiment peur de voir cette adaptation…
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Je te comprends, j’avais un peu peur aussi !
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Il sera intéressant de comparer les deux adaptations de L’ÉCUME DES JOURS puisque celle de Charles Belmont de 1968 sortira en DVD début 2014. Elle est avant tout une histoire d’amour émouvante. Charles Belmont disait : « Il ne faut pas que la forme dévore les entrailles de l’histoire ».
Casting : Marie-France Pisier, Jacques Perrin et Sami Frey et Annie Buron qui ont l’âge des personnages.
Sélection officielle au Festival de Venise 1968.
Prévert en disait : « Belmont a gardé le coeur du roman, ce film est merveilleusement fait. En plus, c’est drôle ! »
Renoir : « Ce film a la grâce »
En décembre 2011 Télérama écrit : « Une comédie solaire délicieusement surréaliste. Adapter Vian ? un tabou dont Charles Belmont est joliment venu à bout ».
En juin 2012 Michèle Vian déclare au Monde : « C’est très joli. Charles Belmont avait compris quelque chose. Il était fidèle à l’esprit. Et la distribution est éclatante ».
Et le Passeur critique le 24 avril 2013 : « Cette fraîcheur de ton offre au roman original la traduction à l’écran d’une fuite existentielle débordante de vie magnifiée par une bande son jazzy d’une élégance rare et d’un montage à son unisson. Élégant le film l’est tout du long dans un dégradé de nuances. »
On peut voir photos, extraits et avis critiques sur le blog : L’oeuvre du cinéaste Charles Belmont : charlesbelmont.blogspot.fr
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Merci pour ces précisions, mais une fois suffisait !
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Comme Moka, je crains fort que ça ne passe pas avec moi…
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C’est un risque… Moi Gondry m’enchante !
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