Rue des dames, de Isabelle Marsay

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Ça, c’était l’idéal : celui d’une micro-société fondée sur un désir de partage, d’allégresse, dans un monde de plus en plus individualiste et déshumanisé. Ça, c’était le projet global, l’utopique chantier dont Juliette était l’architecte. Ça, c’était durant la visite, avant l’emménagement. Avant la pendaison de crémaillère. Avant la fameuse rencontre. Et tous ses enchaînements imprévus.

Après la mort de ses parents dans un accident d’avion, Juliette décide d’investir l’argent de son héritage dans une grande maison qu’elle ne souhaite pas habiter seule, mais où elle invite Prisca et Florence, deux femmes divorcées avec enfants, à loger gratuitement. La maison, divisée en appartements individuels mais disposant aussi de lieux de vie en commun, devient une sorte d’abbaye de Thélème et d’atelier d’artiste ouvert à tous. Jusqu’au jour où débarque Vincent Fournol, spécialiste des troubadours et poète…

Contrairement à ce que pourrait laisser penser la couverture, ce roman n’est pas du tout de la chick-litt. Pas du tout du tout. C’est, au contraire, un roman très profond même s’il se pare de légèreté, qui propose une réflexion particulièrement intéressante sur le bonheur, par le biais d’une sorte d’utopie : la maison de Juliette, qui donne aux personnages l’occasion de prendre un nouveau départ dans l’existence, est tout à la fois abbaye de Thélème, métairie de Candide et jardin d’Épicure. Dans ce lieu où chacun est libre de ses activités et vit à la fois de manière indépendante et en communauté règne une atmosphère intellectuelle et artistique, un peu bobo, un peu hippie. Les discussions, toujours enrichissantes, portent sur la philosophie, l’amour courtois, la littérature.

Mais voilà, c’est un univers au départ féminin, et tout se passe bien jusqu’à ce que surgisse un mâle qui pourrait bien mettre en péril ce petit équilibre joyeux. Pas tant d’ailleurs parce qu’il est mâle (enfin si, mais pas seulement) que parce qu’il est écrivain, et que, partant de là, il va provoquer quelques dégâts… mais je n’en dis pas plus.

Un roman donc à la fois léger et profond, nourri de beaucoup de références littéraires, que j’ai beaucoup apprécié. Ma seule réserve concerne la fin, que j’ai trouvée un peu… bizarre on va dire !

Rue des Dames
Isabelle MARSAY
Ginkgo-Neige, 2013

6 commentaires

  1. mokamilla dit :

    Un titre inconnu pour moi !

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    1. L'Irreguliere dit :

      ça ne m’étonne pas, c’est sorti chez un petit éditeur, mais ça vaut le coup je trouve !

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  2. keisha dit :

    Un petit éditeur qui mérite le détour (je le découvre depuis quelques mois) . Ce livre devrait rejoindre ma pile un de ces jours!

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    1. L'Irreguliere dit :

      Oui, tout à fait !

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  3. Yannick dit :

    Ce livre est plutôt une réussite car Isabelle est pleine de talent – il est vrai que la fin du livre laisse à penser que les aventures de ces jeunes dames aura une suite très attendue !

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    1. L'Irreguliere dit :

      Je l’espère !

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