Me sentir soumise à ma propre existence, prisonnière de moi-même. Je respire, je subis, mais ne vis pas. Je ne rêve plus, je ne suis plus programmer pour depuis trop longtemps. J’assume ma fonction, je remplis mes missions, efficace. Mais à qui appartient la silhouette aperçue dans le miroir ? En tout cas, je ne reconnais plus l’enfant qui, autrefois, avait recensé ses désirs dans un petit cahier.
Qui suis-je ?
quelqu’un qui s’est perdu.
Une femme qui, aujourd’hui, a l’impression de vivre à côté d’elle-même. Comme si elle avait renoncé à celle qu’elle est, profondément
Si seulement je pouvais me retrouver !
Lorsqu’elle se réveille du coma suite à une rencontre violente avec le rétroviseur d’un bus, Sandra décide de se faire passer pour amnésique. Pour elle qui déteste ce qu’est devenue sa vie, c’est l’occasion de recommencer à zéro et prendre un nouveau départ…
La mémoire est un thème absolument fascinant pour les écrivains, qui ne se lassent pas d’en explorer les méandres et les aléas. Ici, l’idée de départ, formidablement bien trouvée, est que l’amnésie permet de donner un nouveau sens a une vie dans l’impasse, une seconde chance, un peu comme dans La Vie d’une autre, mais à l’envers : là où l’héroïne de Frédérique Deghelt est réellement amnésique et le cache à son entourage, celle de Philippe Amar ne l’est pas du tout, mais fait croire le contraire. Car l’amnésie est un moyen bien pratique, bien que moralement discutable, de reprendre les choses à zéro, noircir une nouvelle page blanche, et cesser d’être ce qu’on ne veut plus être sans que les autres s’en offusquent outre mesure. Sandra, engluée dans une vie qui ne lui convient pas, en profite donc pour changer de prénom et devenir Léa, abandonner son métier d’avocate qu’elle exerce pour de mauvaises raisons, quitter son mari qui ne la regarde plus, et donner un tour de vis à l’éducation de ses deux filles. L’objectif ? Se faire enfin passer en premier, et écouter ses besoins, ceux de son « vrai moi ». Cela n’est pas sans rappeler également Demain est un autre jour, mais en plus convaincant selon moi, puisque l’héroïne choisit elle-même de tout envoyer valser pour réaliser ce qui lui convient vraiment. Mais aussi pour tourner certaines pages : l’amnésie acquiert ici une valeur très symbolique, pour Sandra/Léa il s’agit avant tout d’une forme de résilience, une manière de se libérer de ses chaînes, celles d’un passé douloureux, celles de ses mauvais choix et de ses erreurs, mais aussi celles de la pression sociale qui nous empêche d’être nous-même.
Qu’on ne s’y trompe pas : c’est un roman très léger, souvent drôle (la situation donne lieu à des quiproquos amusants lorsque l’entourage de Sandra en profite pour lui raconter des mensonges), pas du tout vraisemblable et dont la fin est digne d’une sirupeuse comédie romantique. En cela, il sera parfait pour la plage. Néanmoins, le thème assez subtilement traité permet aussi une certaine introspection.
Mon seul regret (et critique) ira au correcteur, qui n’a pas fait son boulot correctement, et a laissé nombre de fautes, pas d’orthographe mais de cohérence, pas très gênantes ceci dit (au sens où elles n’empêchent pas la compréhension), mais enfin…
Tous les rêves de ma vie
Philippe AMAR
Flammarion, 2013
Je le note. Parce que tu dis qu’il est léger et que parfois j’aimerais moi aussi oublier… enfin… faire semblant.
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Je vois ^^
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Le thème est certes original, mais le livre n’est pas très bien écrit, avec une belle faute d’orthographe dès la première phrase : » je ne rêve plus, je ne suis plus programmer pour depuis trop longtemps. J’assume ma fonction, je remplis mes missions, efficace. Mais à qui appartient la silhouette aperçue dans le miroir ? En tout cas, je ne reconnais plus l’enfant qui, autrefois, avait recensé ses désirs dans un petit cahier »
« programmer » n’aurait certainement pas dû prendre « er » à la fin….
Quant à lire autant lire de bons livres qui apportent quelque chose…
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Effectivement, le correcteur n’a pas très bien fait son travail, l’auteur en est conscient ! Mais l’histoire est quand même chouette !
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c’est malgré tout à l’auteur d’écrire correctement…. vous ne croyez pas ?
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En fait, non : quand on écrit, on ne voit absolument pas les fautes. Moi-même j’en fais beaucoup que je ne fais absolument pas le reste du temps !
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Oui, mais quand on relit ? la phrase : » je ne rêve plus, je ne suis plus programmer pour depuis trop longtemps » est à la limite du charabia…. Et puis, bon le livre n’est pas d’une grande profondeur, le thème de la perte de mémoire ou bien même de » repartir » sur des bases nouvelles n’est pas en soi nouveau, les Américains ont fait beaucoup mieux que Philippe Amar… je suis désolée de vous dire cela, car j’ai le sentiment que vous êtes une inconditionnelle du roman, mais… bon, il y a mieux !
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Pas inconditionnelle non plus, mais c’est une lecture agréable !
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il me semble plutot interessant ce bouquin =), au final je pense que parfois les livres les plus légers nous permettent de réfléchir bien mieux qu’un livre fort qui a tendance à nous choquer sur le moment.
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Exactement !
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Ce billet me donne très très envie. je note !
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C’est très sympathique !
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