Les moqueries n’ont rien changé à sa résolution. Oleg voulait tout savoir sur Catherine : son emploi du temps (quinze heures de travail journalier), sa façon — très simple — de se vêtir, ses goûts culinaires sobres, ses lubies (ce tabac qu’elle prisait, son café intensément fort). Il connaissait ses vues politiques, ses lectures, la personnalité de ses correspondants, ses fringales charnelles (sa « rage utérine », raillée par tant de biographes), son habitude matinale de se frotter le visage avec de la glace, sa passion pour le théâtre, sa préférence pour monter à cheval à califourchon plutôt qu’en amazone.
Oui, tout sur Catherine. Sauf que, souvent, ce « tout » paraissait étrangement incomplet.
L’énigme était à chercher, peut-être, du côté des paroles naïves qui échappaient, parfois, à cette femme si cérébrale : « le vrai mal de ma vie, c’est que mon coeur ne peut vivre un seul instant sans aimer… »
J’ai entendu beaucoup de choses sur ce roman. Du dithyrambique, et du beaucoup moins enthousiaste. Attirée par le titre (évidemment !), j’ai voulu me faire ma propre opinion.
Dans l’URSS du début des années 80, Oleg, un jeune cinéaste, a entrepris d’écrire un scénario sur la Grande Catherine, personnage qui le fascine d’autant plus qu’il est, comme elle, d’origine allemande. Voulant s’affranchir des clichés qui ne voient en elle qu’une Messaline russe assoiffée de sexe et de pouvoir, il cherche la vraie Catherine, et sonde son drame intime : a-t-elle été une femme aimée, ou ses multiples amants n’ont-ils vu en elle qu’un marche-pied pour la gloire ? Oleg pressent quelque chose d’essentiel. Mais dans un pays gangrené par la censure, il n’est pas simple de réhabiliter une figure de la Russie impériale…
Le sujet était prometteur, et c’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai commencé la lecture de ce roman. Enthousiasme vite retombé au départ, car la première partie de ce texte m’a plutôt ennuyée. Mais pas complètement. En fait, nous avons là deux romans en un. Tout ce qui concerne la Grande Catherine m’a vraiment fascinée (encore que je reproche à l’auteur d’être beaucoup trop allusif concernant l’histoire Russe du XVIIIème siècle : j’ai un peu trop souvent été obligée de faire appel à mon ami Google pour comprendre certaines choses), et tout ce qui concerne l’écriture du scénario d’Olag plutôt intéressée. Malheureusement, tout le reste des errances du cinéaste dans une URSS moribonde m’a non seulement barbée, mais en outre cela m’a paru tellement superflu par rapport au sujet central que j’en ai été, par moment, profondément agacée. Par la suite, il me semble que le romancier parvient beaucoup mieux à trouver l’équilibre entre les deux aspects du texte, et là il a réussi à m’emporter. Je reste donc sur un avis plutôt positif et enthousiaste, même si ce n’est pas un coup de coeur…
un sujet qui m’intéresse, un auteur que généralement je retrouve avec plaisir, je crois que je finirai tout de même par me laisser tenter, on verra! bonne journée!
J'aimeJ'aime
Bonne journée !
J'aimeJ'aime
Si l’occasion se présente, je tenterai aussi. Ton billet est alléchant malgré le bémol.
J'aimeJ'aime
Oui, ça reste une très belle lecture !
J'aimeJ'aime
oh mince, il est sur ma PAL !
J'aimeJ'aime
Malgré mes réserves, j’ai apprécié et si ça se trouve tu adoreras !
J'aimeJ'aime