Je suis dégoûtée : je pars en colo. L’année dernière, j’avais pourtant fait promettre à mes vieux que c’était la dernière fois. Mais il paraît que j’ai particulièrement besoin de faire du sport et que l’air de la montagne me fera du bien.
Lorsque l’autre jour Sophie m’a proposé de m’envoyer son dernier roman, j’ai tout de suite dit oui, bien que je ne lise pas beaucoup de romans « jeunesse ». Mais, nonobstant que depuis que je l’avais rencontrée j’avais très envie de découvrir son écriture, ce roman en particulier m’avait tout l’air adorable, mignon et rafraîchissant !
De retour d’une soirée où elle a discuté souvenirs de vacances avec sa bande, Sybille se replonge 15 ans en arrière et relit le journal qu’elle tenait l’année de ses 14 ans, lorsque ses parents l’ont forcée à aller en colonie de sports d’hiver. Alors qu’elle détestait le ski, et détestait la colo. D’abord rétive, elle se prend tout de même vite au jeu de cette semaine de vacances…
Alors, avant d’aller plus loin, il faut d’abord que je vous confesse que la colonie de vacances aux sports d’hiver, c’est à peu près l’idée que je me fais de l’Enfer. Disons même que chacun des termes du problème, à lui tout seul, correspond pour moi à l’Enfer, alors les deux ensembles… La colonie de vacances, d’abord, je sais très bien que je n’aurais jamais supporté : être collée 24h/24 à d’autres individus, non choisis, avec un emploi du temps réglé, sans possibilité de m’isoler, j’ai vécu lors des voyages scolaires (rares) auxquels j’ai participé, j’étais au bord du burn-out. Du coup, je ne connais la colo qu’en observatrice extérieure, lorsque ma maman y a travaillé durant deux étés et que même si j’avais encore l’âge, j’avais refusé d’être intégrée à un groupe, défendant farouchement ma liberté et mon autonomie de me lever quand je voulais, aller à la plage quand je voulais, et surtout buller et bouquiner tant que je voulais. Call me « ours des cavernes », ça a déjà été fait (par un individu mâle qui était exactement pareil sauf que lui n’avait pas l’excuse d’être fils unique). Quant aux sports d’hiver… je déteste le froid, je déteste être dehors en hiver, je déteste devoir superposer les couches de vêtements, je déteste le sport, et la seule fois que je suis montée sur des skis (en classe de neige), je me suis retrouvée avec un genou en capilotade, qui me fait toujours mal 25 ans après lorsque le temps est humide.
Autant dire donc que la pauvre Sybille était dès le départ l’objet de toute ma compassion. Parce que moi, jamais mes parents n’auraient forcé comme ça ma nature un peu sauvage.
J’ai beaucoup beaucoup aimé ce roman, qui, pour être adressé aux jeunes ados (9/13 ans) n’en est pas moins très bien écrit (Sophie évite le travers du « parler jeune » qui m’horripile : Sybille écrit son journal dans un style très travaillé (mais simple et accessible) et correct, ce n’est peut-être pas complètement réaliste mais au moins c’est agréable à lire) et bien mené. Le tout est agrémenté de quelques souvenirs sous forme de collages, comme dans un vrai journal. C’est vif, drôle et tendre à la fois, bien mené, bref, une vraie réussite !
J’ai passé l’âge de la colo
Sophie ADRIANSEN
Volpilière, 2012
J’adore l’illustration de la couverture.
je ne suis pas vraiment lecture jeunesse mais qui sait … peut-être l’offrir à un jeune ado ?
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Excellente idée !
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oh, je le lirais bien aussi, maintenant tout de suite (tout ça pour dire que Sophie peut me l’envoyer, pas de problème :-))
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]Merci L’Irrégulière pour ce billet, ces souvenirs et cette mise en scène… Top, comme toujours !
@Kikine : je suis moi aussi fan du travail de Timtimsia… J’ai donc sauté de joie quand elle a accepté de faire ma couv ! J’en livre même les secrets ici : http://actualitte.com/blog/sophielit/2012/11/30/jai-passe-lage-de-la-colo-lillustration-de-la-couverture/
@Violette : laisse-moi ton adresse postale en comm sur mon blog, je te le fais envoyer par l’éditeur ! Merci de ton intérêt ! 🙂
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merci Sophie 🙂
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