La maison était comme un lieu neuf et sans mémoire. Elle ressemblait à ce que j’aurais voulu faire de mon cerveau : des murs blancs, des sols et des plafonds clairs, des fenêtres où entrait une lumière de verre.
C’est là ma deuxième rencontre avec Olivier Adam : ayant lu et apprécié son dernier roman, Le Coeur régulier, j’ai décidé de poursuivre ma découverte de cet auteur, et comme ce livre me faisait de l’oeil dans les rayons de mon supermarché, je l’ai pris, et j’ai bien fait !
Cela fait un an que Sarah a disparu, abandonnant derrière elle son mari, le narrateur, et ses deux enfants, qui doivent apprendre à vivre sans elle. Mais comment continuer à avancer et à vivre lorsque tant de questions restent sans réponses, et notamment celle de savoir si la jeune femme est toujours vivante ? Le narrateur, pour ne pas continuer à sombrer, choisit de changer de vie et de partir s’installer avec les enfants au bord de la mer, là où il a passé son enfance et où recommencer une nouvelle vie lui semble possible…
Alors, c’est sombre, très sombre, et quelque chose me dit que c’est assez général chez Olivier Adam. Pourtant, j’ai adoré, c’est une seconde rencontre réussie avec cet auteur qui je pense va devenir l’un de mes écrivains contemporains préférés. Le style est parfait, l’histoire est émouvante, sombre je l’ai dit mais illuminée par quelques passages particulièrement touchants où on accède presque au bonheur absolu, lorsque le narrateur joue avec ses enfants. J’ai aimé cet homme brisé, qui n’a plus le goût de rien, qui part à la dérive, j’ai aimé son amour pour ses enfants qui sont tout ce qu’il a, j’ai aimé les passages où il parle de sa femme, les doutes qui l’assaillent sur les raisons de sa disparition, le fait qu’il l’absolve à l’avance au cas où elle reviendrait… vraiment, malgré la noirceur, ce roman m’a touchée, émue, bouleversée même, donc je ne peux que le conseiller, et je vous annonce d’ores et déjà qu’un prochain Olivier Adam sera bientôt dans ma PAL…
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