Les maths, c’est bien plus simple que l’amour.
Vous vous doutez bien que j’étais moralement tenue de lire ce roman, qui évoque la transformation de la chenille en papillon : comment l’adolescente Carrie devient-elle cette femme que l’on connaît ? Néanmoins j’avais une certaine appréhension : Carrie sans Miranda, Charlotte et Samantha est-elle Carrie ? Et surtout, Carrie sans Big (« The Boss » dans le roman de Bushnell dont est tirée la série) est-elle Carrie ? Et je dois avouer à mon grand regret que mes doutes étaient fondés.
Le roman s’ouvre sur le problème crucial de Carrie et sa meilleure amie : se trouver un amoureux, et c’est vrai que la vie sentimentale de l’héroïne sera au coeur du roman, tout comme le sera son goût pour l’écriture et son désir de devenir écrivain, puisque le rêve de la jeune fille est d’être admise dans un séminaire d’écriture à New-York. Disons que tout est déjà en germe dans ce roman : elle a déjà un style vestimentaire bien à elle, des amies rigolotes, et un mâle, Sebastian, qui lui pourrit la vie par ses complications. Mais la mayonnaise ne prend pas : les adolescents, ce n’est définitivement pas mon truc, même quand l’adolescent en question c’est Carrie Bradshaw. J’ai souvent eu l’impression d’être dans Beverly Hills et je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer Sebastian sous les traits de Robert Pattinson, qui m’excite à peu près autant qu’une loutre morte. Bon ok, il est de toute façon trop jeune pour moi, je vous le concède… mais quand bien même !
Un bilan mitigé donc. En fait, je pense que la grosse erreur de Bushnell a été de prendre l’histoire trop en amont : le roman commence à devenir intéressant dans le dernier chapitre, lorsque Carrie débarque à New-York. Je pense qu’il aurait été préférable de commencer là, et de nous montrer plutôt cette histoire, sa rencontre avec les filles, ses débuts de journaliste. Et j’espère que ce livre, elle l’écrira un jour. Là, ce n’est pas Sex and the City puisqu’il n’y a ni sexe (Carrie reste vierge) ni city (elle vit dans un trou paumé), c’est une bluette pour adolescents. Or le coeur de cible de Sex and the city, ce sont les trentenaires urbaines, comme moi quoi… et franchement, pour ce coeur de cible, les aventures d’une gamine de 17 ans au fin fond des Etats-Unis, ce n’est pas très intéressant…
Le journal de Carrie
Candace BUSHNELL
Albin Michel, Wizz, 2010
Un commentaire